Bienvenue sur le site du projet IBISA, initié dans le cadre des Projets Exploratoires Pluridisciplinaires (PEPS) de l'ex-département ST2I du CNRS.
Sur ce site, vous pouvez trouver:
Le logiciel IBISA sera disponible très bientôt sur ce site, et se trouve actuellement sur SourceForge.
IBISA est l'acronyme de Image-Based Identification/Search for Archaeology.
C'est un système logiciel manipulant une base d'images numériques (quelques milliers) d'objets archéologiques.
Au CRP2A sont notamment étudiés des carreaux estampés glaçurés, qui décoraient les sols des monuments médiévaux prestigieux. Pour réaliser ces carreaux, on appliquait dans de l'argile support rouge une matrice portant un motif en relief. Celui-ci était donc imprimé en creux dans l'argile support. Il était ensuite rempli d'argile blanche, recouvert d'un mélange glaçurant, puis cuit. Beaucoup de carreaux subsistent, mais très peu de matrices.
Au sein d'Ausonius sont notamment étudiées les monnaies antiques grecques et romaines. Toutes ces monnaies furent jadis frappées à partir de coins, matrices portant des motifs en creux et laissant des empreintes avers et revers sur un flan métallique. De très nombreuses monnaies ont été retrouvées, mais rares sont les coins monétaires (matrices) qui sont parvenus jusqu'à nous.
Dans les deux cas, les archéologues constituent des bases de données d'images numériques des objets archéologiques, à des fins d'archivage ou de publication. Parallèlement, ils veulent pouvoir déterminer si deux objets -- qui ont subi les outrages du temps (usure, casse, etc.) -- proviennent de la même matrice, ou bien sont de même motif / style. À l'heure actuelle, la méthode utilisée est la comparaison visuelle des objets, reposant souvent sur l'interprétation subjective des motifs observés. Dans le cas de l'étude de plusieurs milliers d'objets, cela représente une tâche fastidieuse, engendrant erreurs (subjectivité et fatigue humaines aidant) et perte de temps...
Savoir si deux objets proviennent de la même matrice -- qui subissait également une usure -- donne une information chronologique importante. L'utilisation de motifs de styles semblables est aussi une indication importante. Dans le cas des monnaies, le lien entre les matrices avers / revers donne aussi des informations précieuses. Dans le cas d'une étude d'un ensemble de nombreux objets trouvés dans le même contexte (pavement dans le cas des carreaux, trésor dans le cas des monnaies), on peut en apprendre beaucoup sur la manière dont ces objets ont été fabriqués (nombre total de matrices, ateliers de production) et échangés (contexte socio-économique), chronologiquement et géographiquement. Les liens entre objets et ensembles d'objets permettent de vérifier ou d'infirmer des hypothèses scientifiques, et ouvrent ainsi la voie à d'autres types de recherches (e.g. l'analyse des matériaux des objets).
Pour un objet archéologique donné (carreau ou monnaie), son image cible C est prise à partir d'un scanner à plat ou d'un appareil photo numérique.
Les images de la base semblables à celle de l'image cible C cherchée sont alors automatiquement recherchées et présentées à l'utilisateur par similarité décroissante. Le système IBISA détermine si les objets sont les mêmes, ou proviennent de la même matrice, ou présentent le même motif / style, ou bien sont vraiment différents. L'utilisateur peut ainsi facilement décider de manière semi-automatique.
image 1 | image 2 | image 3 | image C |
Il est important de noter que le système est résistant aux changements de conditions de prise de vue, et peut identifier un même objet à partir d'images prises différemment. La correction des conditions de prise de vue (centrage, orientation, échelle, mais aussi colorimétrie) se fait également de manière automatique. Notamment, si une image S semblable à C a été trouvée dans la base, cela se fera en recalant C sur S (via le recalage d'images). Le détourage de l'image pour isoler la monnaie du fond ou le motif du carreau pourra être effectué semi-automatiquement (via les modèles déformables).
Pour chaque classe d'images provenant de la même matrice, un représentant idéal est construit automatiquement. Ce représentant serait l'objet le plus complet et dans l'état de conservation optimal, déduit par le système en prenant le meilleur dans chaque objet présent dans la classe. Dans le cas des carreaux, il s'agit de construire le motif complet, obtenu à partir de fragments. Dans le cas des monnaies, il s'agit de reconstruire l'image d'une monnaie sans usure ou presque. Cela revient à retrouver le motif de la matrice originelle (disparue) à partir des objets étudiés (parvenus jusqu'à nous).
Sur cet exemple, il s'agit cette fois de 6 monnaies en or (aurei) de l'empereur romain Galba. En haut à gauche se trouve l'exemplaire à étudier. En haut à droite se trouve un exemplaire du British Museum (en meilleur état de conservation). En bas, une série de 4 exemplaires provenant d'un trésor découvert en Belgique.
Il se trouve que:
L'exemplaire à étudier est donc indirectement lié à celui du musée : ces monnaies on été frappées au même endroit (Rome) et pratiquement à la même date (68 ap. J.-C.)... ce qui n'est pas une surprise vu que Galba a régné seulement 7 mois!
Les partenaires du projets:
(réponse au Quizz: 2, 1, 3 [2 et C sont même issues de la même
matrice, et 1 et C sont de même type] -- c'était facile, même si les
conditions de prise de vues étaient différentes.
Imaginez
maintenant que vous ayez eu mille images très semblables...)
Porteur du projet: Sylvain Marchand, LaBRI, Université Bordeaux 1,
351 cours de la Libération, 33405 Talence cedex, France
(e-mail: sylvain . marchand @ labri . fr (sans les espaces...))